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LES CHRONIQUES DE RICARDO 214

par chroniquesterriennes.over-blog.com 2 Août 2019, 06:37

LES CHRONIQUES DE RICARDO 214

Doux Jésus ! Marie ! Joseph !

J’aime bien parfois invoquer des représentations religieuses.

Je leur parle, même parfois à Dieu, adieu monde cruel !

Dieu ne me répond pas, il n’a pas que ça à faire.

Le bordel dans ce monde est tellement vaste, comment voulez-vous qu’il prenne le temps de m’écouter ?

Je ne citerai pas la liste des choses qui ne vont pas sur cette terre pour éviter les migraines.

Aujourd’hui c’est la fête de la petite souris, la fête du slip, la fête ce que je peux.

Il fait doux, les gens sont courtois, beaux même.

Bref ! Tout va pour le mieux.

Rien à dire, rien à écrire, indolent, je contemple ma bouteille d’eau, ça change de mes orteils.

Mes collègues ont disparu, Dieu est muet comme Bernardo, je me confie à ma bouteille d’eau.

Lui narre par le détail mon histoire d’Ô .

Palpitations, frissons, VHS granuleuse et corps à corps.

Insensible, elle se vide peu à peu et la solitude me pèse.

Promenade dans les couloirs de la grande tour siège de mon lieu de travail.

Je me perds dans le dédale des couloirs, croise Béatrice Dalle, refaite de la tête aux pieds, puis Catherine de Vieille, pareil, en morceaux, puis Mireille Mathieu qui trépigne en hurlant comme une droguée en manque.

Que de vieilles gloires au désespoir !!!

Peut-être ai-je décroché de la réalité. Effectivement, je me suis endormi dans le jardin.

Une limace rampe, un moustique suce mon sang, nous sommes jeudi et je vais arriver en retard au travail.

Ce n’est pas sympa ces somnifères qui vous assomment.

C’est que j’en ai des tracas !

Le réfrigérateur a pris froid, la cuisinière un coup de chaud, quelle vie !

Je me hâte et cours après le train sur une jambe en tentant de mettre mon pantalon.

Quarante-deux kilomètres plus loin, je m’effondre sur le quai 21 de la gare de l’Est.

Les usagers m’ignorent et, comme des bœufs, se hâtent vers leur labeur et l’argent du labeur.

Néanmoins, une grande blonde jette son ombre sur ma dépouille fumante.

Elle s’approche, viole ma zone d’intimité et tente de me ranimer : Bouche à bouche, massage cardiaque et plus si affinités.

Démembré, les habits déchirés, les cheveux en fils ma bataille, fallait pas qu’elle sente l’ail, je m’effondre dans un bureau où je suis pris en charge par des secrétaires avenantes qui, émues, recousent mon pantalon qui était décousu et si ça continuait on aurait vu le trou de mon pantalon…

Petit à petit, je reviens à la vie, aux dossiers qui s’accumulent, aux mails qui tombent sans fin, aux chefs petits et grands qui hurlent…

J’embrasse du regard l’environnement hostile, la fenêtre est ouverte, je déploie mes ailes et m’envole vers un gros nuage confortable où j’oublie tout..

Bonne nuit.

Ricardo Santiago le 02 août 2019

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