MA VIE 176 (Révolte)

Je me suis enfoncé bien profond sous ma couette.

Le monde extérieur gronde.

Épuisé, déprimé, découragé…Je me bouche les oreilles.

Éreinté, lessivé, vous dis-je…

Pour aller travailler, mes bras poussent ma voiture sur l’autoroute.

Plus d’argent pour l’essence.

À genoux, en sueur, puis à plat ventre, le souffle coupé, mes collègues ne me tendent même pas une main pour me relever.

J’éteins tous les chauffages chez moi, plus un rond pour régler le gaz.

La nuit tombée, pas une ampoule allumée, je circule dans la maison avec une lampe torche.

Économie d’électricité.

Ruiné !

Pour les courses mes achats se concentrent sur les produits les moins coûteux, ceux qui contiennent les pires produits chimiques.

Me voilà cancer ascendant cancer, notre Riri ne passera pas l’année.

Ce soir, c’est repas de Prince sans rire, du hérisson aux marrons.

Dernièrement, mon téléviseur fut victime de ma rage soudaine.

Les présentateurs aux dents blanches me filaient de l’urticaire.

Sans parler des types en short se disputant un ballon.

Marre !

Tout me rend nerveux..

Tiens ! Les politiques.

Hommes d’état ? Des tas de quoi ?

Nous nous acheminons lentement mais sûrement vers un retour au moyen-âge.

Notre régime est une Royauté déguisée avec privilèges astronomiques pour dépités universels, sénateurs cacochymes et fromage Président.

Mince ! Crampes d’estomac, je vomis mon poulet aux hormones !

Pour passer le temps, je lis la presse people, Ici Paris, "Fange" Dimanche, Closer…

Effet immédiat, direction les toilettes où mes kilos s’envolent.

Mais, récupération, ces revues font un excellent papier hygiénique.

Je me cache pour mourir comme les oiseaux.

Puis non !

Ricardo a décidé de faire de la thune, après avoir couché avec un producteur, avoir engagé des roumains pour créer un orchestre, reprise de l’intégralité des compositions des chanteurs morts et ensuite comme eux, je me tire en Suisse pour ne pas payer mes impôts dans le pays qui m’aura rendu riche.

Et toc !

Révolte !

Morte Adèle !

Tout m’agace !

Pas content !

Ce texte a été écrit sans filet, sans pantalon, sans slip, à poil à mazout !

Solitaire dans ma grande maison.

Le radin de la méduse.

Comptage de mes sous, ponction, extraction, plus de pognon.

Adieu immonde cruel !

Je scie rien en Syrie, sauvetage des bébés fuck..

Faire l’humour pas la guerre.

Certainement.

Sinon, quoi ?

Rien, nous nous couchons et nous nous raccrochons à nos rêves, ils sont gratuits.

Ou ? Je sanglote sans glotte.

Ricardo SANTIAGO, le 03 novembre 2018