MA VIE 84

C'est la Journée du grand pardon.

La maison étouffe sous le poids de la chaleur.

Sur mon front roulent quelques perles scintillantes.

Les albums photos jaunis restent dans l'ombre.

La télé est définitivement éteinte, tout comme moi.

Monsieur L a troussé un beau discours qui m'a beaucoup ému.

Le mea-culpa lui va si bien.

Aujourd'hui, je reste en retrait de la folie de Paris.

La campagne m'appartient.

Les sentes qui filent dans les profondeurs de la forêt sont mes chemins sans croix.

La nature me câline, le vent me pousse à aller toujours plus loin.

Les feuillages soupirent, les battements feutrés des ailes de papillons me réconfortent.

Sur la rivière au chant mélodieux, le soleil s'est posé.

J'ai jeté mes armes, mes ennemis d'hier me font pitié.

Mon coeur est grenadine, sucré, jamais acide.

La solitude si fastidieuse, encore hier est une compagne de réconfort et de bien être.

Ma mémoire capte les images des étés où l'on s'est tant aimé, des automnes au goût de larmes salées et des hivers pour tout oublier.

Après tant de batailles perdues, pourquoi continuer à se déchirer ?

Ce jour, c'est la vie qui m'enserre et me retient au sol.

Un entracte philosophe où les fantômes du passé sont chassés.

Texte Protégé Copyright © 201 8 Ricardo SANTIAGO