Une nouvelle aventure commence

« Ta race la mouche ! » Dit l’homme la quarantaine naissante en s’agaçant de la danse diabolique de mouches particulièrement énergiques. Un coup de tapette dans leurs yeux à facettes et l’insecte tombe sur le champ d’horreur. C’est à cet instant, levant son regard sombre, que notre sombre héros (olé), comptabilise les lecteurs éveillés par le suspens de ces quelques lignes. Inutile d’être fort en math, il suffit de savoir compter jusqu’à 10. Abandonnant son ordinateur, il préfère s’affairer à d’autres taches plutôt que de continuer un texte que personne ne lira. Il fait ses 100 pompes, muscles bandés, visage crispé sous l’œil de velours des nanas qu’il a soulevés la veille à ne pas confondre avec soulever la vieille. Ensuite il court 35 kilomètres sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute A4, encouragé par les automobilistes qui le gratifient de noms d’oiseaux. Retour à la maison, douche et douche font 24, je sais, je l’ai déjà faite (cette vanne) mais c’est mon blog, c’est moi qui commande. Je m’habille, mes amies ont repassé mes vêtements, fait le ménage, nettoyé les cuivres et tout ça dans la bonne humeur. Je déploie mes ailes, elles poussent des cris d’admiration, elles voient briller mon auréole, je refuse leurs avances, il n’est plus temps. Je m’arrache du sol, les maisons paraissent minuscules, je me débarrasse des contraintes du temps, je traverse le ciel. Je vais la rejoindre. Elle est allongée, la peau drapée d’un voile doré, elle ne pense à rien, la mer a des reflets d’argent, je me pose délicatement sur le sable. Mes ailes lui apportent un peu d’air. Elle ouvre les yeux. Je jette mon auréole qui s’échoue au loin. Je suis venu pour toi. Sous le regard désapprobateur d’un Dieu tout puissant mais compatissant, je dépose sur ses lèvres un baiser, la soie de sa bouche me transporte plus loin que je ne l’aurai imaginé. Une nouvelle aventure commence. Le 1er août 13. Ricardo SANTIAGO.