La guerre des mamans 4 (qui l’eut cru ?)

La guerre des mamans 4 (qui l’eut cru ?)

Résumé des trois autres épisodes, facile, ils sont sur cette page.

Maman AV est dans le tube digestif de plusieurs requins, mais nous reviendrons sur cette malheureuse héroïne (c’est de la bonne) plus tard.

Nous allons nous attarder sur l’aventure épique de notre second couteau favori, Madame R noyée avec son coffre-fort et qui trouva l’amour dans les profondeurs avec Bob l’éponge.

Mais, mais, hélas, Bob en eut bientôt plus qu’assez des caprices de la diva sous-marine et il rompit prestement laissant esseulée sa compagne.

Deux like.

La femme éponge versa quelques larmes de crocodile et se décida à retourner à la surface.

Cheminant, avançant, déambulant sur l’asphalte elle laissait des litres d’eau en terrifiant les enfants.

Trois like.

Le chemin fut long jusqu’à chez elle, sur son passage (pas sage égal langage des oiseaux) les gens horrifiés par son allure, ses algues sur la tête, son visage de poulpe lui lançaient des pierres, des Jean-Paul, des André…

(Long silence d’Odile qui s’interroge sur l’impact de l’humour, ci-dessus).

Quatre like.

Finalement, revenue chez elle, suintant, gouttant, humidifiant, elle inonda son appartement et ses mômes épongeaient sans fin le sol.

Madame O m’interroge « Plutôt que d’écrire mets ta photo, tu auras plus de j’aime ».

J’hésite… Finalement, tant pis pour les j’aime.

Poursuivons.

Notre Madame R boursouflée d’eau de mer eut une idée, mettre en avant ses supposés talents d’écrivain(e).

Pendant longtemps, elle avait bossé chez Harlequin, elle avait inventé moult histoires d’amour pour ménagères, concierges qui s’ennuient, lectrices de Voici et Gala, presque suicidaires.

Odile intervient avec véhémence : « Ricardo tu vas t’aliéner les lectrices de ces revues, les concierges, et les suicidaires »

Deux like de moins.

C’était parti, sur sa machine à boules, R tapa frénétiquement sur les touches et son livre pouvait commencer.

Nonobstant, néanmoins, cependant, en regard de… Dès qu’elle saisissait une feuille, celle-ci était immédiatement mouillée.

Par ailleurs, ses mômes commençaient à la détester, l’abhorrer, l’exécrer… Passer ses journées à éponger devenait lassant.

Quel courage, de recommencer un millier de fois la même page, un millier de fois l’humidifier et un millier de fois la jeter aux ordures !

Ploc ploc ploc, ça continuait encore, encore, c’était que le début d’accord, d’accord, elle fondait littéralement.

Bientôt, malheureusement pour la littérature, elle disparut complètement.

Elle s’immisça dans les interstices du plancher, coula le long des murs et disparut complètement, certainement dans le caniveau, à sa place.

Ricardo Santiago le 28 décembre 2020