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Il vivait dans des placards

par chroniquesterriennes.over-blog.com 14 Mai 2023, 09:16

Il vivait dans des placards
Grand moment d’émotion puisqu’il paraît que les gens adorent la littérature qui pleure, ça les met en face de leurs propres vicissitudes (pardon ! Je sors mon mouchoir) …
Il était une fois dans une grande société, un pauvre gars placardisé, il passait ses journées dans un placard, parfois, on le sortait, on le dépoussiérait un peu pour lui confier quelques menues taches puis il était remis de nouveau à l’ombre.
Chez lui, tout pareil, sa femme faisait la tête, ses gamins ne l’aimaient pas, son chien voulait le mordre, pour fuir cette haine généralisée, il se planquait dans un placard.
Pourtant, c’était un brave gars, gentil, aimable, prévenant (dès qu’on voulait bien l’extraire de son placard).
Justement, peut-être l’avait-il trop été, drapé d’empathie et la plupart le prenait pour un faible, or, s’il avait été si désespéré, il aurait fini par se pendre, il était bien plus fort qu’on ne l’imaginait.
Restait en lui, une envie de vivre, de surmonter toute cette indifférence.
Après tout, dans son placard, n’était-il pas protégé d’un univers qui lui faisait peur, d’une humanité déshumanisée ?
Il se faisait une raison.
N’empêche, il commençait à se lasser des placards, quelle serait la solution ? Ne plus se terrer, respirer un air de liberté, tout d’un coup, c’était devenu une nécessité.
Un jour, il sortit de son abri sans rien demander à qui que ce soit, dehors le ciel était d’un bleu magnifique, s’il avait eu des ailes, il aurait rejoint le soleil, loin de la mesquinerie de la fourmilière.
Lorsqu’il quitta son travail, nul ne le remarqua, le soir chez lui, nul ne s’inquiéta de son retard.
Il respira à plein poumon, enfin ! Fini la claustrophobie, les ténèbres il marcha tout droit sans se retourner et ne revint jamais.
Les placards (au travail et chez lui) finirent par être ouverts, ils étaient vides, des jours étaient passés, on s’étonna et même, on versa des petites larmes.
Notre homme était désormais celui qu’on regrettait. R. SANTIAGO
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