Pas si simple le passé simple…

Pas si simple le passé simple…

Pour se la péter un peu, par un bon matin, un mercredi je crois, un six septembre il me semble, un jour de ciel bleu, nous décidâmes d’écrire un texte au passé simple, carrément… Long silence. Par ailleurs nous nous fîmes fort de commencer la journée en nous collant dans le gosier plusieurs verres de whisky. Nous trempâmes nos viennoiseries gentiment dans cet alcool, notre vision commença à se troubler. Ainsi imbibés, nous slalomâmes jusqu’à la gare, je dis " nous ", mais Odile resta les bras en croix sur le lit où elle s’imagina voler au-dessus du lotissement où les maisons se firent de plus en plus petites.

Quant à moi, qu'apercevais-je ? Deux trains au lieu d’un, qui vis-je sur le quai ? Nono toujours aussi beau.

Nous nous installâmes sur une banquette et pendant qu’il me parla de foot, d’hommes musclés sous la douche, de son appréhension, que dis-je, de sa panique de les rejoindre, je vomis sur sa belle chemise, son pantalon et ses chaussures en cuir retourné.

Désormais, nous nous sentîmes allégés (moi et moi) et nous admirâmes les dessins magnifiques que nous avions laissés (Eh ! Oh ! Tricheur ce n’est pas du passé simple là) sur ses vêtements, nous le vîmes disparaître dans la foule m’invectivant joyeusement.

Bonne journée Nono chéri, reviens vite, demain on déjeune au gros qui tache.

Ricardo Santiago le 06 septembre 2023

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