Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Je savourais mon bol de Ricoré

par chroniquesterriennes.over-blog.com 20 Avril 2014, 18:09

Je savourais mon bol de Ricoré

J’ai 10 ans, j’ai le teint frais de mes jeunes années et non, encore, de mes jeunes acnés (retour à la franche rigolade). J’arrive avec un autre garçon que je ne connais pas dans une grande ferme (où on l’ouvre plus qu’on ne la ferme). C’est via Citroën (employeur de ma mère) que je me retrouve chez ces gens, en vacances pour quelques jours, entre vaches, veaux (combien ?) et porcs qui arrivent à bon port (et toc). Quelques poules qui picorent du blé dur et un coq. L’endroit est constitué d’une solide batiste, de champs à perte de vue. Le couple qui nous accueille sent bon le terroir ! Ils ont deux gentilles filles dégourdies, cheveux de paille, jambes toutes blanches et regards gourmands. C’est dans cet endroit au fin fond de mon monde que j’ai découvert à quoi ressemblait la campagne. Sur la table, une nappe en caoutchouc et à carreaux. D’ailleurs, ici, puisque l'on en parle, il fallait se tenir à carreaux, l’homme était bourru, la femme était bourrée (non, je déconne). Nous dormions à l’étage avec mon compagnon et les gourgandines en bas. Premiers émois, et moi ! Et moi ! Nous fîmes, quelques jours durant mieux connaissance avec nos amies. Nous discutions, jouions, nous frôlions. J’aimais leurs joues roses, et leurs formes naissantes. Plus âgées que nous, elles se distinguaient pas des reliefs avenants. C’est sur la table en bois qu’un matin je découvris…La Ricoré…Long silence. Oui, bande de petits curieux, vous pénétrez dans mon univers et ce n’est qu’un début. Dans un grand bol de lait, la poudre magique, délicieuse avec du pain de campagne et du bon beurre, un vrai moment de bonheur (merci à Nestlé de me verser mes royalties). Les jours passèrent, tendres moments, roulades dans l’herbe, baisers qui parfois se fourvoyaient sur mes lèvres. Leur souffle était frais, quand elles s’approchaient, tout contre moi. Mes mains sous le tissus, curieuses et malicieuses, aimaient le contact de ces peaux douces (je ne parle pas des couches du même nom). Le soir, quand la lune jetait des reflets d’argent sur l’étang, elles grippaient quatre à quatre l’escalier en bois. Les yeux brillants nous observions dans la pénombre leurs corps offerts, lorsqu’elles soulevaient leur robe de chambre. Nous, nous approchions, le cœur battant. Nous n’étions pas des hommes, juste des enfants, ébahis devant ce spectacle étonnant. Nous touchions du bout des doigts leur jardin secret….Et le matin, un peu déboussolé mais heureux, de me sentir plus grand, je savourais mon bol de Ricoré.. Ricardo SANTIAGO le 20 avril 14

commentaires

S
Premiers baiser... Découverte du fameux Ricoré... Vacances inoubliables. :)
Répondre

Haut de page