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Un soir

par chroniquesterriennes.over-blog.com 3 Novembre 2014, 06:26

Elle a balancé le verre par terre, elle n’est pas contente. Il la regarde atterré, les enfants pleurent.

Elle hurle, pour quoi au fait ? Il ne sait même pas, il essaie de la raisonner. Mais visiblement son stoïcisme parait l’énerver d’avantage.

Marié pour le meilleur et pour le pire. Là, c’est pour le pire. ! Il décide de ne pas en rajouter. Depuis quelques temps, il ne la comprend pas. Il supporte cette situation mais il est frappé par cette évidence, il ne l’aime plus.

Les gamins, il les prend dans ses bras, elle se calme un peu, il embrasse ses petits, jette un regard froid vers son épouse, se saisit de sa veste et s’éloigne.

Il va sortir, souffler un peu, il ne veut pas traumatiser ses enfants..Il se connait. Il sait que s’il se fâche, il n’aura plus le moindre contrôle.

La nuit, le pavé luisant, les soleils artificiels, ses pas raisonnent dans la cité endormie.

Quelques bars plus ou moins animés, attirent son attention.

Il avance, respire, profite d’un léger vent câlin, un peu froid mais vivifiant.

Combien de temps est-il resté ainsi à gambader dans les rues de la capitale ?

Il veut se reposer un peu. Pénètre dans un de ces vieux troquets aux allures si parisiennes.

A l’intérieur, une torpeur un peu étrange, le patron lui sourit, il s’assoie à une table, commande une bière bien fraîche et il l’aperçoit.

Son studio est agréable, elle a une silhouette de rêve.

Lui qui n’est sorti qu’avec des femmes sans grâce, sans charme, il déguste la vue de cette sirène comme une œuvre d’art.

Que fait-il ici ? Tout s’est enchainé tellement vite, le jeu de la séduction, certainement.

Il ne pensait pas qu’un jour une chose pareille allait lui arriver, lui qui était si peu adroit dans le rôle de séducteur.

C’était la première fois de sa vie, qu’au bout de quelques heures, il se retrouvait ainsi dans l’appartement d’une inconnue.

Sa femme l’a appelé plusieurs fois sur son portable, il a ricané, elle peut toujours tenter de le joindre.

Elle est impudique. Que fait-elle ? Pendant qu’il jette un regard sur le ciel opaque et inquiétant ?

Son pantalon tombe sur la moquette après avoir glissé le long de ses jambes. Il ouvre de grands yeux, il frissonne quand elle pose sa bouche sur son intimité.

Son épouse, n’a jamais été si loin. Trop coincée. Son rêve devient réalité.

Il veut l’embrasser, un peu de romantisme, pas trop de bestialité. Elle comprend la moindre de ses pensées, elle s’exécute, elle pose sa bouche chaude sur la sienne, il sent son cœur battre encore plus fort, il va mourir ici, il le sent.

Sur le lit sous l’ampoule qui jette des éclats de lumière, il s’aventure sur sa peau de pêche, sa chevelure dessine comme des vagues sur les draps.

Il découvre son jardin secret, devient un petit bourdon malicieux pendant qu’elle se cambre.

Il est enivré par son parfum, il parvient enfin dans les profondeurs de cette poupée si docile.

Elle gémit, doucement, mélodie dont il sait qu’il ne se lassera pas.

La porte grince, il se raidit, une rais de lumière rampe sur le sol, elle se tient dans l’embrasure.

Elle regrette, bafoue quelques excuses, il va encore lui pardonner. Il enregistre son récit sur son ordinateur, dit au revoir à sa muse virtuelle.

Dans leur couche, il songe à sa déesse, sa femme dort déjà, il sait…Il va la retrouver dans ses rêves.

Protégé Copyright © 2014 Ricardo SANTIAGO

Un soir

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