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MA VIE 165

par chroniquesterriennes.over-blog.com 18 Octobre 2018, 17:21

Je ne sais que faire ? Je n’ai plus d’imagination. Je vous le dis à vous mes lecteurs bien aimés. C’est la page blanche, le néant artistique. Enfin ! Artistique, je me la pète un peu. Je ne prétends pas être Baudelaire, Apollinaire et autres poètes maudits ou pas. Pour moi c’est « ou pas ». Oui, je ne suis pas un type à problèmes, le cœur déchiré, l’âme éparpillée. Je vais bien. J’ai un travail, mes collègues m’aiment (c’est ce qu’ils me disent quand ils m’envoient leurs dithyrambiques compliments). Ma famille ? Aux dernières nouvelles, tout le monde était en bonne santé. Mon couple ? 13 enfants et comme 13 est un chiffre porte malheur, je suis en train de faire le 14eme et dans la foulée sans doute un quinzième (oui, je l’ai déjà dit mais c’est pour décourager les éventuelles femmes qui seraient sous mon charme). Je suis comblé. Attendez ! Ma femme passe un coup de balai avant de m’éventer les pieds pendant que j’écris. Décidément j’aimerais être triste mais tout me porte vers l’allégresse. Comment dans cette affaire, deviendrais-je malheureux au point d’écrire avec les larmes de mon corps des textes déchirants et mélancoliques qui me transportent vers les rives du désespoir ? Ainsi tant de jovialité serait donc mis au service de missives positives et hilarantes mais je ne fais rire personne. Pensez ! J’essaie ! Parfois je chatouille les 2X13=26 pieds de mes mômes, ils grimacent mais pas un seul ricanement. Je m’habille en clown et à ce moment je les effraie. Au bureau, je sors de vieilles vannes éventées et s’installe un climat réfrigérant. Bref ! Je suis entre deux eaux d’une banalité confondante, pas un malheur ne m’efflore, pas un gag qui ne me fasse passer pour un comique de haut vol. Alors, j’écris des trucs cons et sans intérêt. Je cite « Je suis allé jeter mes sacs d’immondices », la lumière du couloir était incertaine, mes pas résonnaient, je m’emmerdais dans la cage d’escaliers »…Mais, je me dis, que je suis un sacré hypocrite. J’aimerais, au fond, être écorché vif pouvoir transcrire toute la misère du monde, porter la croix. J’adorerais me perdre dans l’absinthe, loque humaine, fréquenter les lieux interlopes où l'on fait l’amour contre les murs. J’attirerais les regards des jouvencelles en mal de sensations. L’argent coulerait à flots, malgré mes allures de clochard, je serais un bourgeois un peu dédaigneux et fier de son art. Je ferais mine d’affirmer, qu’au fond, je ne suis qu’une supercherie, tout en pensant que je suis le plus grand des génies. Mais voilà, je retourne à ma petite vie, suis le spectateur de ma décrépitude dans un univers d’incompréhension. Et chaque jour, je laisse derrière moi, des amis déboussolés qui ne comprennent pas ma prose. Cela étant pour de biens obscurs raisons, j’avance. Tout droit. Comme un idiot.

Ricardo SANTIAGO le 29 octobre 2013

 

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