LES CHRONIQUES DE RICARDO 136

Le poulet, le pou laid, ont été sacrifiés, là, dans le jardin.

C’est dimanche, notre pote Jean Télaid continue à s’acharner sur ses jantes.

Nous lui faisons un petit signe de la main, le poulet un dernier coucou de la patte.

Il sourit béatement et retourne à ses activités.

C’est dimanche, il pleut sans discontinuer.

Pour économiser de l’eau, je me lave sous le ciel gris et pleurnichard.

Le défunt gallinacé est allongé sur la table en attente de sa cuisson prochaine.

Séché, crèmé, parfumé, pour égayer ma journée, CB News et quelques joyeuses informations.

Gilets jaunes d’oeuf à la une, ça attendrit mon poulet mort.

Son âme monte au Vanessa paradis des animaux de la ferme.

Adieu veaux, vaches, cochons… !

Dans le four, mon sémillant poulet bronze.

Quel beau repas nous allons faire !

La pluie continue à faire des claquettes et pour l’accompagner je joue des castagnettes, olé !

J’attends patiemment mon repas en lisant la Valise en carton 2 de Linda Doux Souza !

De l’émotion à l’état brut, écrit en portugais, je ne capte pas le moindre sens de son récit.

Parait-il qu’il est question de morue chantante au taupe 50, épousant la gloire et sa valise en carton.

Nonobstant quelque part, je perçois la magnificence de cette aventure…

C’est l’heure de me précipiter sur ma viande, des patates grasses pour accommoder les restes.

Je mange comme un petit porc, une fois gavé, un saut sur ma balance.

Dix kilos de plus que la semaine dernière.

Gros, on dirait Bouddha, des bourrelets partout, ainsi je me vénère.

Un tour de mon lit qui ploie mais ne rompt pas.

Dimanche au balcon, Ricardo aux lardons !

A suivre….

Ricardo Santiago le 05 mai 2019