LES CHRONIQUES DE RICARDO 303

LES CHRONIQUES DE RICARDO 303

Je tricote des pulls pour mes perruches et mes poissons rouges.

L'hiver approche, ce sont mes enfants après tout.

Mon ami Pied à coulisse m'a aidé pour les mesurer.

Avec mes collègues, on papote et je tricote.

Elles sont ébaubies devant mes œuvres, une maille à droite puis à gauche.

Notre Chef débarque dans le bureau , après son bol d'absinthe, il est rond comme une pelle.

Il zigzague se dirige vers la fenêtre qu'il ouvre, fais cui-cui et se jette du neuvième étage en battant des bras.

Nous rions bêtement et refermons hâtivement la fenêtre avant que le froid ne s'engouffre.

Mais quel est mon boulot me direz-vous ?

Je masturbe les mouches.

Ça permet à ces insectes fort utiles de continuer joyeusement à butiner nos ordures.

En automne et pis en hiver, j'oeuvre fort peu.

Quant à mes deux collègues, elles comblent les vides.

Un trou dans une conversation et elles débarquent.

Voilà ! Vous savez tout.

En attendant, déjà une petite laine pour Juliette mon oiseau des îles.

Je suis fier.

Notre patron est remonté, nous stoppons net nos tâches.

Il traverse le bureau, nous l'applaudissons enthousiasmés et hop ! Il s'envole dans les airs à notre grande stupéfaction, Quelle charmante Journée quand même.

Ricardo Santiago le 30 octobre 2019