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KIROULE CONFINÉ (suite)

par chroniquesterriennes.over-blog.com 15 Avril 2020, 19:40

KIROULE CONFINÉ (suite)

Lundi, Kiroule est bourré, les rats sont bourrés, c’est une orgie d’ivres morts.

On frappe à la porte, fort ! Fort ! Très fort.

« Quoi ? Qui est-ce ? Ne sommes-nous pas confinés? »

En titubant, Kiroule va ouvrir, la porte couine (God save très couine).

Il ouvre des yeux comme des soucoupes, il découvre un grand chauve, une gamine qui brille de partout comme une fée et une vieille qui radote en répétant « ah ! Ça c’est bien vrai « avec un battoir entre les mains.

Il les reconnait, Monsieur Propre, la Mère Denis et sans doute, effectivement, une fée du logis, l’air ahuri d’une pucelle avant l’acte.

Monsieur Propre lui tend un document, il peut intervenir quand bon lui semble en cas d’urgence sanitaire et là, il y a urgence.

Les rats soulèvent péniblement leurs museaux, ça craint, ils reconnaissent rapidement la brigade sanitaire.

Ils s’éparpillent prestement dans le salon.

Le chauve se saisit de Kiroule et le javellise, tandis que la Mère Denis lui colle des coups de battoir pour faire tomber les puces, cadeau de ses copains de tisane, non sans déplaisir, mais l’air vicieux, la fée passe le chiffon, dépoussière.

Le costaud balance Pierre comme du linge sale, nu, sur la banquette pendant que la Mère Denis zigouille du rat son arme à la main.

La fée du logis chante et danse gracieusement en éliminant consciencieusement la poussière.

Plus le moindre rongeur, tous rétamés, Pierre pleure ses amis, la jolie femme qui luit les ramasse et les colle dans un sac plastique.

Puis Monsieur Propre passe la serpillère et, d’un coup, tout brille, sous les ricanements de la Mère Denis qui, l’oeil salace et l’air coquin, reluque Kiroule, recroquevillé sur la banquette, toujours à poil.

Une fois la maison en ordre, Monsieur Propre jette un regard sévère à Pierre.

« La prochaine fois, c’est une prune à 1500 euros si votre logis n’est pas net. On voit tout à travers les toîtures ».

Et ils partent comme ils sont venus, en file indienne et sans un mot, des vrais cons, les rats au fond de la poubelle agonisent.

Kiroule essaie de les sauver, bouche à museau, massages cardiaques…

Rien à faire, il les enterre dans le jardin, il prie et songe…

Lui qui vénère la crasse, comment va-t-il pouvoir contourner cette satanée brigade hygiénique, moins douce que du papier du même nom ??? Sans compter le problème Mère Denis…

Ricardo Santiago, le 6 avril 2020

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