Quand vient la pluie

Quand vient la pluie

Nono la passoire (notre goal) danse depuis quinze jours pour faire venir la pluie (et éventuellement pouvoir arrêter, au moins, un ballon dans ses cages), habillé en indien, en sioux, je vous vois venir avec vos jeux de mots, un sioux c’est un sioux et autres, indien vaut mieux que deux tu l’auras…Vannes éculées mais qui font leur effet dans des mariages, anniversaires ou lorsque, l’on est vraiment sans ressources question plaisanteries.

On dirait un enfant trop curieux qui aurait mis les doigts dans une prise de courant (qui n’est pas une prise qui court), pour le calmer je lui balance des seaux d’eau, mais ça ne l’arrête pas.

J’essaie de le raisonner, lui dis que c’est le meilleur goal de la Seine et Marne et que sa légende de passoire, ce ne sont que des mauvaises langues jalouses qui disent ça.

Il continue ses gesticulations grotesques, bientôt rejoint par ses maitresses (car malgré ses soixante-dix ans, ça reste un beau gosse, surtout de dos, un vieux pote âgé comme on dit à la campagne) qui l’accompagnent dans de magnifiques chorégraphies.

J’applaudis.

Nono transpire comme un cochon et très franchement, il pourrait faire son cirque ailleurs, malheureusement, il est bientôt entouré d’une foule hystérique et comblée.

C’est Danse avec les loups, sans le moindre loup à l’horizon mais par contre il a mangé du lion.

Et…

Une goutte d’eau tombe, une !

Miracle, le visage de Nono s’illumine, ses copines sont épuisées mais heureuses.

Deux gouttes, deux, s’échouent dans mon jardin. Nous sommes sauvés, adieu sécheresse ennemie !

Une grosse averse choit sur le village, certains en profitent pour boire, d’autres pour se laver, d’autres pour récupérer de l’eau afin de faire des économies chez eux.

Nono nous a tous sauvés.

Comme quoi, implorer la pluie, ça peut parfois être efficace.

Ricardo Santiago le 04 mai 2023

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