J’étudie dans mon coin, chroniques postières

J’étudie dans mon coin, chroniques postières

" ET phone home " disait cet affreux alien aux yeux de chat, même pas capable de s’acheter un portable.

Mon portable, je le fuis vraiment et puis, là, je travaille à la maison, en face de mon ordinateur, entouré mes dix chats et vingt-deux chiens qui aboient dès qu’un inconnu passe devant chez moi, on dirait Les compagnons de la chanson.

Des fois, à la pause, je lâche mes petits cabots qui se lancent à la poursuite des trottinettes qui filent dans la rue du lotissement, elles accélèrent dès que leur conducteur voit cette nuée de clébards menaçants.

Ça me fait rire ces poursuites, Fast and Furious version chien.

Mes amis canins me ramènent, parfois, des bouts de tissu, gentiment, et je dois dire que depuis quelques temps, peu de trottinettes s’aventurent dans le coin, je vais devoir trouver un autre divertissement.

Je m’enfile des tasses de café pour être attentif, à l’écoute des réunions sur TEAMS, je suis pris de convulsions, parfois, le robusta ça vous secoue.

Je me perds dans les acronymes, j’ai l’air un peu bête, je n’ose pas demander : « Pardon, mais que vouliez- vous dire par… »

Il y en a tellement, alors je fais celui qui sait, mine de rien, je cherche dans ma mémoire, c’est dur.

Sur place au bureau, je dois tutoyer, pour tout vous dire, je n’étais pas habitué et puis me tutoyer pour me dire des gentillesses, je veux bien, mais, pour le contraire, ça m’ennuie.

Par contre chez moi, mes animaux, je les vouvoie, ça donne un côté distingué à nos échanges.

Même avec Odile, on se vouvoie, on se croirait dans le monde, c’est classe et un peu frime. Ça nous fait rire.

A suivre, je nourris mes animaux…

Ricardo Santiago le 13 juin 2023

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