Je rame sans » faim »

Je rame sans » faim »

Coule, coule la pluie, pleure, pleurent nuages attristés de l’état du monde.

J’ai pris la décision de m’éloigner, une barque dans le jardin, Odile m’observe étonnée, je rame dans le jardin.

« Tu peux venir? Lui dis-je, rejoins-moi »

Elle lève le nez au ciel, pourquoi pas, après tout ?

Un parapluie, Odile, Mireille le chien, les perruches, tous dans la barque avec les pots de fleurs.

Je rame, porté par l’eau, nous longeons les maisons et quelques voisins surpris nous voient nous éloigner, surfant sur l’onde opaline.

Les nuages nous poursuivent et nous poussent loin, loin, vers le soleil.

« Mais c’est l’automne Ricardo, tu ne dois pas t’en formaliser, tant d’autres prieraient pour avoir de l’eau « Me confie Odile, en chuchotant.

« Mais, même les gens sont gris, lui réponds-je, partout, dans le métro, au travail «

« Tu ne peux pas passer ton temps à fuir, tu dois affronter les réalités et l’eau qui tombe de là-eau. Là-haut est une bénédiction «

Je grimace mais sans doute Odile qui est plus sage que moi à raison.

Nous revenons dans l’autre sens, retrouver notre chez nous.

Je fais du surplace, l’eau ne nous transporte plus, le soleil nous aidera, c’est certain, à retrouver notre chemin.

Ricardo SANTIAGO le 30 Octobre 2023