Le jour des enfants

Je sors ma combinaison spéciale du mercredi, mon sac à malices, je vais devenir un enfant, me couper du monde et ne faire que des bêtises.

Je regarde des dessins animés indigestes où tout est rose, j’avale des kilos de bonbons, je m’imagine dans un monde fantastique où je serai le héros.

Au boulot, je suce mon pouce en écoutant les litanies qu’on m’impose, je pique des grosses colères dès qu’on me contre dit.

Dans mon bureau je sème le chaos, je joue à chat perché avec mes collègues qui ne comprennent  rien.

Je ne travestis plus mes sentiments, je fais tomber les hypocrisies comme des quilles, je dis ce que je pense sans entrave.

On parait interloqué, je fais la grimace et je tourne les talons.

Je chante fort, j’offre des câlins à ceux qui en ont besoin et je fais des caprices dès que j’ai en face de moi des imbéciles.

Je m’endors harassé d’avoir joué toute la journée, je cherche des bras pour un peu de tendresse, je ferme les yeux et je rêve.

Je te vois, « veux-tu devenir mon amie ? », tu es belle, je t’emmène dans les champs en fleurs, ça fait un peu carte postale, le ciel est complice, le soleil compagnon de fortune.

On roule sur les pentes douces de la colline, tu as une peau de pêche,  tu me donnes la main, je sens mon cœur qui s’emballe, tu fouilles mon âmes de tes yeux qui me pétrifient.

Je crois que je t’aime mais en toute innocence comme aiment les enfants.

La journée passe, sublime et quand l’instant arrive où l’on doit se séparer j’ai le cœur lourd mais je fais le grand et après un chaste bisou je m’en vais sans me retourner.

Jeudi se dévoile,  je quitte de mon univers sucré, je retrouve le monde des adultes.

Je suis contrarié d’y être de nouveau retourné.

Ricardo SANTIAGO le 07 mars 2012

Comments

[Flavia Marioni]

J'aimerai tant revenir en enfance dans ce monde pure et innocent.