Un goût de rien 2

Mal sapé, pas de monnaie, famille nombreuse, forcément des problèmes. Agitation, Mme E qu’on surnommait Mme B ou mademoiselle car à ce moment-là, elle n’était pas mariée.

Petite boule d’innocence  avec une beauté qui ne demandait qu’à éclore.

C’est avec elle que je mangeais du fromage sur les bancs, je découvrais un espace que je ne connaissais pas et allais puiser le charme qu’elle cachait tout au fond d’elle.

Bref, je commençais en douceur mon apprentissage d’homme, à une époque où j’avais certes un corps beau (mais quel est donc ce corps beau noir) mais où j’étais plombé par une timidité pesante.

En classe, j’écoutais en dormant la dame en bottes qui dispensait de la comptabilité.

Les chiffres m’assommaient, ce manque de fantaisie me déprimait. Banque, un asiatique, tic tic tic, tic tic choc, nous apprenait  les subtilités bancaires.

J’avais du mal à digérer mon camembert président.   Pas grave ce soir je perdrais quelques calories.

17 ans, 32 dents,  la vie devant soi.

Ricardo SANTIAGO le 28 mars 2013

                                                                                                        Protégé Copyright © 2013 Ricardo SANTIAGO