LES MOTS DE RICARDO 59

La farce cachée de la lune.

De la plume.

Wagons bondés.

Quand je pense à Fernande, je bonde.

Visages d'ectoplasmes matinaux.

Murs, ville et port, asile de mort, mer grise où brise la bise, tout dort...

Merci Victor.

Rengaine flétrie.

Assis, pas assis.

Dans la bétaillère, les places sont chères.

Retour à la dure réalité.

Le wagon ne respire pas la joie de vivre.

Si je souris, n'aurais-je point l'air benêt ?

Blanc benêt !

Et benêt blanc !

Alors, j'observe.

Debout.

Fier.

Droit comme un I.

Affable (de la Fontaine), joli.

Ceux qui ronflent, ceux qui s'ennuient, ceux qui sont constipés, ceux qui sont amoureux de leur portable.

Aucun ne parait posséder cet objet en voie d'extinction qu'on appelle un livre.

Ô tristesse ennemie !

N'aurais-je donc vécu que pour refaire mon lit ?

Le train, c'est aussi passionnant qu'une mauvaise série télé.

Faudra bien se réhabituer.

Soudain, un, deux, dix, vingt voyageurs se lèvent la bouche en coeur.

Tous veulent me céder leur place.

Serait-ce l'effet de ma chevelure grisonnante ?

Finalement...

Malgré un caractère de cochon, la vie est emplie de gens bons.

Ricardo Santiago, le 19 Janvier 2019.