UN JEUDI SOUS LA PLUIE

L’atmosphère est pesante..

Je n’aime pas.

Tu égrènes des reproches.

Il y a un méchant parmi nous, c’est moi.

Mon auréole, tête baissée, vois-tu comment je la lustre ?

Mes ailes sont cachées, Je t’en prie, ne dis rien.

Je n’ai jamais apprécié les conflits.

Sans cesse à les fuir.

Se retenir d’exploser.

Malgré les vexations.

Supporter tes humeurs, tes scandales…

Calme, calme….

Puis un jour, fin de l’histoire.

Saisir son baluchon, les yeux brillants, bye ! Bye !

Poursuivre un mirage.

Récit épique, romanesque, histoire d’eau dans laquelle je patauge lamentablement.

La grande dame s’est brusquement transformée en harpie.

Retour dans une maison vide.

À qui se confier ?

Pas aux poussins qui ont bien d’autres occupations.

Devant moi c’est le grand vide, peur de la chute…

Qui m’offre sa main pour m’empêcher de tomber ?

Surtout pas toi, drapée dans tes certitudes.

Le troquet vibre de mille conversations.

Les mauvais souvenirs s’invitent à notre table.

Nous allons nous noyer dans un flot de larmes…

Aux larmes, citoyens.

Le ciel nous accompagne.

Le barman va sans doute nous consoler, nous apporter plusieurs mouchoirs.

Quel mauvais film.

Si nul, que les spectateurs regardent ailleurs.

Oscar du plus mauvais long métrage de l’année.

Le plus déprimant.

Bientôt les acteurs quittent la scène au plus grand plaisir de ceux qui préfèrent rire.

Décidément, les histoires d’amour finissent mal en général.

Ricardo Santiago, le 21 novembre 2018