VOUS ET MOI

Lundi, les lauriers jubilent, le gazon exulte, les mauvaises herbes se pâment....Il ne cesse de pleuvoir.

À l'approche du premier Mai, le peuple gronde, ça sent la révolution, la Bastille et les têtes qui roulent.

Têtes qui roulent n'amassent pas mousse.

Furtivement, voyez à quel point, je tente d'instaurer une pointe d'humour malgré l'habit sinistre du ciel.

" Prenez place sur ce fauteuil en peau de vache retournée...Thé ? Café ? Cacao ? "

" Biscuits ? Brioche ? Banane ? "

" De quoi allons deviser ? "

" Pas du temps, quand même ? "

Comme ces anciens qui se croisent dans la rue et dont les conversations deviennent de plus en plus laborieuses au fil des ans....

De politique ? Ça risque de tourner à l'aigre et à la baston générale !

Quoi que, au fond, un peu d'exercice, ne peut nuire.

De littérature ? Le seul grand écrivain que je connaisse c'est moi. Mais mon lectorat de qualité, n'en reste pas moins famélique.

De cinéma ?
Nous n'y allons plus guère. Le dernier film que j'ai vu ? Un ancien Rocco Sifredi.

C'était d'un tel niveau ! Nous n'avons pas tout saisi.

Les " acteurs " étaient nus, les hommes brandissant leur membre actif et les femmes d'une grande souplesse faisaient des figures de style, sidérantes.

Ils y mettaient beaucoup d'ardeur ( une minute de silence pour ce jeu de mots, fabuleux ).....Merci !

Par contre au niveau des dialogues, nous n'étions pas dans du Verlaine ou du Rimbaud.

Hum ? Dire " dans "....Est-ce bien approprié ?

Je me comprends....

Si nous discutions, philosophie ?

Être ou ne pas être ? Telle est la Question.

Pourriez-vous me passer l'aspirine ?

Si nous ne glosions de rien ?

Pourquoi pas une soirée spéciale mime, sans décrocher un mot ?

Tout dans la gestuelle.

Rendez-vous à la mi-Mai ? ( rires...Merci )

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Ricardo SANTIAGO