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Je suis loin d'ici.

par chroniquesterriennes.over-blog.com 7 Février 2015, 06:20

Les gens parlaient et écrivaient dans le vide. Ils avaient mille instruments de communication à leur disposition. La cacophonie devenait grande mais personne ne s’attardait. Les pages étaient la vitrine de leurs angoisses ou de leurs petites joies qu’ils voulaient partager mais dont ils étaient les uniques témoins.

Dans ce monde artificiel où l’on se marchait sur les pieds sans s’excuser, je savais qu’elle avait raison.

Elle me disait, « soyons égoïstes ». J’ouvrais de grands yeux surpris car je n’ignorais pas, qu’elle était d’une grande générosité. Mais, très rapidement, en observant ce que les gens étaient devenus, je compris qu’elle avait raison.

Alors, je jetais à terre ma clémence, je fabriquais mon havre de paix et j’oubliais, ravi, presque euphorique ce monde qui ne me convenait plus.

Je cessais de frapper aux portes et de quémander.

Au moment, où quelques fanatiques assassinaient pour un Dieu qui peut-être n’existe pas, j’étais allongé dans un grand lit et je comptais les étoiles.

Lorsque le sang se déversait, je l’embrassais, lorsque le monde basculait, je parcourais son corps, lorsque la haine tel un drapeau était brandie, je visitais ses plaisirs interdits.

Peu m’importait que le navire soit emporté par les flots.

J’étais heureux. J’avançais et je les ignorais.

Chaque jour, je continue à croiser des morts-vivants qui s’admirent.

Leur cœur froid, me terrifie, je dois bien l’avouer mais elle m’a rassuré.

Ce paysage, elle me l’a dessiné, ces anges qui se rient du matériel, elle me les a montrés.

Je sais. Je n’ai plus peur. Elle me serre tout contre elle, comme si j’étais un enfant.

Elle me berce, comme le ferait une mère, me picore de baisers.

Puis, nous nous perdons vers une sensualité qui transcende nos âmes.

Je suis loin d’ici.

  • Protégé Copyright © 2015 Ricardo SANTIAGO
Je suis loin d'ici.

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