Merci de m'adresser ce sourire, un peu forcé, je n'en demande pas tant
Quand on me reçoit ainsi, qu'on ferme la porte, qu'on plisse des yeux, c'est pas bon signe
Les décisions de l'Olympe, je ne les connais pas, je ne suis qu'un pion sur l'échiquier
Et, on se garde bien de m'en dévoiler ne serait-ce qu'un bout
Ce matin dans la rue, j'ai croisé des pauvres dans des cartons
Samedi, d'autres, sous des tentes sur les bords de la seine
On se dit que la vie est belle quand on dort entre quatre murs
Mais malgré tout, malgré ce confort, l'édifice peut s'écrouler d'un coup
Un séisme et nous sommes hébétés devant des ruines
On me scrute, j'ai la sensation d'être une souris qu'un prédateur va dévorer
L'utilisation d'un ton doucereux ne me rassure guère plus
Où vais-je ? Dans quel état gère ?
Je garde un peu de mon humour, voyez-vous
On m'expose donc la situation, un coup de massue sur le citron, pour débuter en beauté
Puis on me réconforte, on compatit après tout les échecs sont traumatisants
Il faut, nonobstant, aller de l'avant, c'est à dire dehors, le plus loin possible
C'est la vie, à un moment même si vous êtes une vedette, le plus fort, le meilleur, on ne veut plus voir votre tête
Trop de rides, de cheveux blancs, d'embonpoint, d'intelligence, qui sait ?
On reste courtois en vous montrant la sortie et on vous indique une nouvelle voie à emprunter
Et sinon ? Oui. Si on s'accroche comme un naufragé sur son radeau ballotté par des vents menaçants ?
Guère probable qu'on soit là pour vous sauver.
Bien, je m'arme de mon baluchon et je vogue vers de nouvelles aventures
En évitant quelques requins et en priant le Seigneur
Protégé Copyright © 2015 Ricardo SANTIAGO
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