NOUS NOUS RETROUVONS.

Le studio est plongé dans un silence qui n’inspire guère à la quiétude, s’imprégnant d’une mélancolie qui m’étouffe.

J’aimerais tant m’allonger sur ce grand lit, mais sans toi, à quoi bon ?

Ton esprit imprègne les objets, ton parfum capiteux flotte m’enivrant de regrets.

Sur la table en verre, j’aligne des mots sur une feuille immaculée.

A quoi me raccrocher pour ne pas être happé dans la spirale de nos souvenirs ?

Vais-je inventer des fictions ?

Des contes où je n’ai que des amis bienveillants, mon imagination peut s’avérer efficace pour ne pas succomber.

Je me souviens de ton corps nu, de ta peau de pêche, délectable fruit interdit.

Ton visage bienveillant flotte dans mon esprit, à chaque instant.

Jamais je ne me lasserai de ces récits érotiques dont nous étions les héros.

Il était si réconfortant d’être l’un contre l’autre, loin si loin des larmes des cités ensanglantées.

L’amour comme rempart, forteresse indestructible dans laquelle nous étions des Seigneurs.

Ma divine surprise, partie sur la pointe des pieds.

Je récupère les clefs sur la commode, dehors le temps respectueux de mon chagrin a mis son vêtement d’affliction.

Ta main m’agrippe, invisible, elle me conduit vers cette couche où tant nous nous sommes aimés.

S’envolent les craintes, l’affolement, la terreur, seule subsiste la torpeur de mon cœur.

Ta bouche réconforte mes lèvres closes, ta voix me guide rassurante.

Nous nous retrouvons pour l’éternité !

Texte Protégé Copyright © 2016 Ricardo SANTIAGO