LES CHRONIQUES DE RICARDO 279

LES CHRONIQUES DE RICARDO 279

PLUS BELLE LA MINE, votre nouvelle série sans fin d’Antenne Dieux 

Episode 1 

Un mâle, l’air l’éreinté, mange (le mâle c’est bien).

Décor de théâtre, gros plan sur le plat…

Sa femme, mal coiffée, édentée et mal rasée, regarde son mari comme une vache regarderait passer un train.

Il mastique sans fin (sans faim peut-être aussi) du pain rassis. 

Silence de mort.

Ambiance humide, poisseuse (d’avril).

Une heure plus tard, quelques échanges inaudibles viennent casser l’atmosphère putride mais joyeuse façon Bergman dans "Les fraises sauvages" 

Puis, défait, notre homme se couche sans même se laver (Maria) alors que son épouse espérait quelques réconforts, il ronfle comme un porc.

C’est un mineur et le détournement de mineur, ça peut coûter cher. Elle soupire et se le tient pour dit.

La suite, le lendemain, dans la mine, notre zéro extrait du charbon en polystyrène 

Gros plan sur son visage buriné, un mot sort de sa bouche toutes les vingt minutes, ses collègues ne répondent pas on leur a coupé la langue. Travelling, faciès de mineurs crispés sur fond de nuages. Plan fixe sur le pseudo tas de charbon. Atmosphère soviétique années 50.

Brusquement (alors qu’on s’emmerde ferme) éboulement de boules de papier.

Cris, brume charbonneuse, chanson lyrique de Barbelivien.

« Au nord, c’était les corons, doubidouwhaaaa ! Les mineurs de fond « 

La tension est à son comble, palpable.

Au même moment l’épouse de notre enseveli se laisse courtiser par le facteur qui sonne toujours deux fois…

Misère de misère !

La suite au prochain épisode de votre nouvelle série : Plus belle la mine (Dada).

Ricardo Santiago, le 08 octobre 2019