LES CHRONIQUES DE RICARDO 282

Nous partîmes seul et par un prompt renfort nous arrivâmes... un. 

Le retour du Jeudi, pluie, gens, abondance d'agitation.

Quand je vois Fernande, j'enjambe. 

Malgré tout, je conserve ma posture poétique.

Ma posture hermétique qui en déboussolait un nombre infinitésimal.

Néanmoins, aujourd'hui, je rencontre le succès.

Ce samedi au Carrefour de Mantes la Jolie je dédicace mon premier roman :

LES DENTS DE L'AMÈRE (1)

Sur les déboires d'un dentiste, l'Adam et sa copine Bécassine qui est aussi sa cousine.

Mon bouquin est très mal torché, mais en lisant Gala, Jour de Fange, Oups et Voilà, je me suis dit qu'une littérature de merde pouvait être porteuse.

J'y ai mis tous les éléments vendeurs, du cul, de la romance à l'eau de rose et encore du cul.

Les critiques au nez poudré sont dithyrambiques. 

La presse en parle, surtout 20 Minutes et son papier recyclé.

Bref, je vais enfin être reconnu après des décennies de galère, de misère et tout et tout.

Ce succès va rendre jaloux mes pires ennemis, tant pis ! (tant mieux !)

Claude le pas clair (donc le louche) m'a contacté pour transposer mon oeuvre au cinéma.

Il m'a parlé d'une comédie à la Édith et Marcel mais sans Edith ni Marcel.

Mes chères amis, vous êtes bien mes amis ? 

Venez nombreux, je vous dédicacerai mon bouquin... une fois que vous en aurez fait l'acquisition, bien entendu.

Ricardo Santiago, le 11 octobre 2019