Après Pâques

Après Pâques

Après Pâques, je n’ose plus me poser sur ma balance, je la perçois rétive à mon approche, serait-ce le trop plein d’œufs au chocolat que j’ai ingurgité ?

Pourtant, j’ai fait de l’exercice, pompes, abdominaux et marche à pied dans une campagne où je n’ai croisé que mes deux ânes favoris.

Âne, ne vois-tu rien passer ? Si ! Lui donc moi.

A la maison, je la joue Coca-Cola Light et je n’hésite pas à me dévêtir, voire à me promener dans le jardin en caleçon, pour rendre les voisins jaloux.

Le sport, c’est une belle expérience… Je joue au ballon avec quelques taupes pour affiner encore plus ma silhouette.

Dehors, j’aperçois mon Nono adoré, notre goal passoire, aussi bon au foot que moi à la course de caisses de savon (savons, savons pas. Telle est la question).

Dieu qu’il est vilain mon Nono ! Il pèse au moins cent kilos, Jurassic Park à la française.

Il a gobé trop d’œufs chimiques à l’huile de palme qui vous bouchent les artères et vous font grossir démesurément.

Les enfants son terrifiés, les dames hurlent d’horreur, la caravane passe, il écrase une ou deux voitures, on dirait Godzilla ou plutôt King-Kong (il a une pilosité très développée).

Chez lui, on le surnommait La moquette, c’est dire.

Pour rassurer ma balance, je lui montre discrètement cette abomination, elle est rassurée et je peux monter dessus.

Pendant ce temps, Nono pousse des grognements, bave, l’armée débarque et lui balance des pruneaux.

Pâques, ça fait vraiment des victimes mais nul n’en parle.

Ricardo Santiago le 12 avril (ne te découvre pas d’un fil) 2023

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