Courbettes cacahouète

A force de tant de courbettes tu vas,  cher ami, te fracasser le dos.

On a bien compris que dans ton cerveau gluant et ambitieux se nichent d’inavouables ambitions.

Mais tant de servilité inspire un peu de gêne et même sans vouloir te heurter un profond dégoût.

Cependant cette technique de lèche intensive fonctionne parfaitement.

Il est vrai que cela flatte l’égo de ceux à qui si promptement tu cires les pompes.

En échange de tant de dévotion, on t’offre quelques os à ronger, des miettes à picorer.

Tu ne veux pas essuyer d’éventuels courroux et te faire  flageller même si cet acte douloureux te procurerait une certaine extase si ce sont tes maîtres qui l’exécutent.

Afin de ne point recevoir réprimandes et coups tu te sers des autres comme bouclier, déversant ta bile aux oreilles attentives et sournoises  de tes Seigneurs jubilant.

Un jour qui sait, tes idoles se lasseront de toi et tu auras beau flagorner avec ferveur, ils se détourneront.

Dépité et abattu, tu iras quémander un peu d’amitié vers les victimes que tu as tant assaisonnés.

Mais tu n’essuieras qu’un lourd silence dédaigneux et c’est avec jubilation que tout le monde te verra dépérir dans ta solitude comme un rat dans le coin nauséabond de ses égouts.

 Ricardo SANTIAGO le 04 décembre 2012