Je vous écris les pieds dans l’eau. Il pleut depuis des jours, des mois, ce qui rend les gens tristes. Bientôt on ira travailler en barque. Dans une ambiance morose et grise, je tente d’attirer l’attention, sans trop faire monter la tension. Ma mission, si je l’accepte faire sourire une ou deux personnes, pas plus, les autres ne font que passer. D’ailleurs malgré mes appels du pied, règne dans les méandres de FB un lourd silence. Etant par nature poli je dis bonjour dans le désert, j’attends quelques échos mais pas le moindre son. Je m’égare en conjonctures. Que sont devenus ces camarades si loquaces et brusquement si silencieux ? J’imagine mille histoires fantaisistes sur leur disparition brutale et leur mutisme soudain. Ont-ils été kidnappés par des aliens ? Monstres protéiformes qui sur eux font des expériences inavouables ? Comme la belle au bois dormant, se sont-ils endormis en attendant le prince ou la princesse qui déposera sur leur bouche le baiser salvateur qui les tirera de leur long sommeil ? Ont-ils rejoint une quatrième dimension où ils écrivent des petits mots sur un FB parallèle et inaccessible à nos yeux ? Sont-ils dans les limbes avec les anges ? Font-ils la tête pour une raison qui m’échappe ? Ont-ils oublié les bons usages ? Sont-ils sous le coup d’une déprime brusque et qui les enferme dans un univers sans espoir ? Font-ils l’amour ? Font-ils la guerre ? Voyez comment dès le matin on peut faire un petit texte qui en dit long sur la nature humaine ?
Ricardo SANTIAGO le 19 juin 2013
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