MARDI SANS PARAPLUIE...

Cette averse fut soudaine....

J'avais décidé de me promener, fier, droit comme un I, impérial parmi la foule bigarrée.

Mes cheveux indisciplinés étaient caressés par le souffle du vent.

Ma peau était badigeonnée de ma crème hydratante, Nivea for moi.

Et....quelques gouttes roulèrent sur mon blouson en cuir ( cuir, issu d'une pauvre vachette retournée ).

Puis, une avalanche scintillante, cristalline, se déversa sur la ville nimbée de gris.

Mon regard azur perçait le rideau de cette onde bienfaisante qui grossissait les rivières , les fleuves et nourrissait la terre.

Ici, l'onde à vous Paris.

Je pourfendais le déluge, Moïse écartant cette mer devenue opaque.

Danser sous la pluie...

L'air joyeux, léger, les chaussures claquant sur l'asphalte luisant.

Les vêtements des femmes collaient sur leur peau, exposant leurs attraits gourmands.

Neuf semaines et demi que j'attendais cela.

Un corps à corps volcanique, contre un mur, caché par des voiles célestes de larmes.

Elle, m'offrant entre ses lèvres, couleur sang, des rangées de perles blanches, lorsque je
soulevais sa robe de mes doigts curieux et intrusifs.

Mon imagination s'arrêta là, las...

Ligne 7, mes chaussures étaient aussi trempées qu'une éponge.

Mes cheveux ressemblaient à un plat de nouilles qu'on m'aurait renversé sur le crâne.

J'étais bougon avec une tête de chien battu, moche, vilain, pas beau !

Mes vêtements dégoulinaient, les demoiselles détournaient leur minois effrayé par mon allure de zombie.

Adieu fantasmes !

Saleté de pluie sans parapluie !

Texte Protégé Copyright © 2018 Ricardo SANTIAGO