Je reste debout et je ne vais plus tomber.

Je ne coche pas le premier soir. Oui, les numéros de loto. J’ai toujours cru que j’allais un jour devenir riche et arrogant. Mais comme je ne coche jamais et surtout pas avec des cases. Par contre je couche. Enfin je me couche notamment. Parce que je ne dors pas debout, un peu assis. Je recherche l’amour. Dehors, sous le paillasson, un peu partout. Je ne le trouve pas. On m’a dit l’amour c’est beau. Je ne sais pas ce que c’est. Tout le monde me déteste. Les gens aimeraient me voir comme ci ou comme ça. Et moi je veux rester comme moi. On m’invite à des thés parties. Si t’es parti à peine arrivé, ce n’est pas la peine. Je ne veux pas les écouter, leurs critiques sur les uns et les autres. Je me fais une idée par moi-même. Moi m’aime ? Pas toujours. Des fois, on se trouve moche. Dans ce cas-là, je reste chez moi. Je boude et je mets des serviettes sur tous les miroirs. Je ne parle à personne. Puis parfois, je vais mieux. Je charme, je me trouve plutôt beau gosse. Je compose un peu, comme tout le monde. J’arrache quelques minutes de bonheur comme des pétales de roses. Entre nous, je ne suis pas si malheureux. J’ai dessiné des amours. Parfois flamboyants, d’autres fois, piteux et sans intérêt. Non, je suis heureux quand je vois ailleurs et ici tant de misère. Je vis. J’ai vu des murs lézardés, j’ai senti mon estomac avoir faim, j’ai vu le regard des gens quand tes vêtements sont trop usés. J’ai entendu ma mère sangloter quand les fins de mois étaient trop dures. Aujourd’hui, je reste debout et je ne vais plus tomber. Ricardo SANTIAGO le 22 février 2014

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[silvie]

Une vie en somme... Disons de normalité aujourd'hui.Toujours rester soit même...Le formatage n'est pas une formalité dans ce monde de normalité...Rester unique.