Je nous accorde un peu de répit.

JE NOUS ACCORDE UN PEU DE REPIT

Le monde s’effondre, Dieu dépité se détourne des fourmis d'en bas.

J’ai posé mon auréole sur la table, elle brille encore.

Tu m’as dit « Ce n’est pas pêché. »

J’ai rangé mes ailes, tu m’as chanté de ta jolie voix que nul ne m’en voudrait.

Pas même les âmes égarées qui me surveillent d’en haut.

Pendant que je m’allonge dans le noir, ton regard flamboie.

Ton souffle me réchauffe, je suis serein, je n’ai plus peur.

Tu t’es approchée comme une féline, doucement.

Comment fais-tu pour gommer mes angoisses ?

Tes lèvres sont de doux pétales de rose qui se posent sur ma bouche.

Je suis transporté.

Mais j’aimerais te parler un peu avant.

Comme d’habitude, tu écoutes la mélodie de mon cœur.

Le monde n’existe plus. Tu m’as répété « soyons égoïstes ».

Quelque part, des gens tombent, ils ne se relèveront jamais.

Certains se réjouissent quand le sang de la liberté coule.

« Protège-moi de cette folie ».

Mes doigts se perdent dans la soie de tes cheveux.

Dans la grande ville, des monstres tuent, tu me rassures.

Je voyage dans tes yeux d’enfants, tout contre ta peau, je m’élève.

Nos corps fusionnent, sous un ciel en pleurs.

Nos âmes sont complices, nous ignorons les souillures extérieures.

Tu m’as rassuré, j’ai mis de côté la noirceur qui me poursuivait.

Mais les aiguilles dévoreuses de temps, m’arrachent de notre nid douillet.

J’ai des missions à accomplir, tu ne m’en veux pas ?

Que sont-ce ces larmes qui roulent ?

Tu es fascinante mon héroïne.

Alors que je mets ma chemise, tu te saisis de mon bras, je comprends.

Je nous accorde un peu de répit.

Texte Protégé Copyright © 2015 Ricardo SANTIAGO