LA SALLE DE SPECTACLES

Le spectacle est fini, le rideau est baissé, l'auditoire a quitté les lieux.

Ne survivent que quelques étranges complaintes.

L'araignée tisse inlassablement sa toile en ce lieu de désolation, les meubles prennent la poussière.

Des êtres invisibles font claquer les fenêtres contre les murs.

Les fauteuils pourpres n'accueillent plus personne, ils attendent la venue des monstres de métal.

Le parquet se morfond, il souffre, craque, crie "au secours !" mais nul ne viendra désormais le fouler.

Les lustres ne brillent plus, ils pendent au plafond misérablement.

La scène est plongée dans les ténèbres, désertée à tout jamais.

Les photos de bohèmes pathétiques pleurent les anciennes splendeurs.

Dans les malles, la moisissure s'est installée, comme un cancer, odeur d'humidité et de pourriture.

Les engins ont surgi un beau matin, gueules ouvertes, ils ont dévoré une à une chaque brique.

Les années ont défilé, un immeuble de béton, comme une verrue, s'est élevé des entrailles de la terre.

Pourtant, quelque part, les comédiens continuent à jouer, le public à applaudir à tout rompre.

La vie continue…..

Texte Protégé Copyright © 2016 Ricardo SANTIAGO